Focus : le stress au travail !

Une question d’actualité

Depuis une décennie, on voit éclore des recherches et réflexions sur cette question essentielle : le stress au travail.

L’effervescence qui se manifeste autour de ce thème a transformé cette réalité quotidienne de nombreux salariés en nouvel enjeu de santé publique. On ne peut que se réjouir de cette évolution car le stress au travail n’est pas une fatalité, il peut être réduit simplement si on en connaît les processus et déclencheurs.

Selon un récent sondage* 24% des salariés se considèrent comme « très stressé », 25% « stressé », 51% « peu stressé» (novembre 2017).

Ces données sont cohérentes avec les études menées dans le cadre du programme de surveillance Samotrace qui met en évidence que 24,5% des hommes et 37,1% des femmes sont des salariés stressés (Cohidon et al., 2009 ; données évaluées par le mental health questionnaire 28) ainsi que les données de l’Agence européenne de sécurité et santé au travail.

Quelques repères sur la question…

Qu’est ce que le stress ?

Le stress est une réaction psychophysiologique à un évènement que nous avons évalué comme contraignant. Cette réaction nous permet de nous adapter aux contraintes environnementales que nous rencontrons. L’évaluation de la contrainte est un processus subjectif, de plus, les modalités de réactions sont variables d’une personne à l’autre.
Lorsque nous n’arrivons pas à nous adapter, la réaction de stress mène à un épuisement physiologique et psychologique.

Les effets du stress :
Les premiers effets d’un stress trop important détériorent progressivement la qualité de vie :

Troubles du sommeil

Perturbation de l’alimentation

Troubles de la digestion

Affaiblissement de l’attention

Infections cutanées

Affaiblissement de l’immunité

Troubles de la libido

Douleurs musculaires et articulaires

Ensuite, les effets du stress peuvent prendre de l’ampleur :

Troubles cardio-vasculaires

Hyperthyroïdie

Dépression

Troubles anxieux

 

Stress et conscience :

Il est intéressant de connaître les symptômes du stress car il peut y avoir un écart important entre la perception de notre stress et sa réalité. En effet, la réaction de stress ne passe pas forcément par une prise de conscience. Il est tout à fait possible de faire une attaque de panique alors que l’on ne perçoit aucune cause d’anxiété. De même, il est fréquent de s’habituer à supporter de haut-niveau de stress sans se rendre compte que l’on accumule les symptômes et que le corps va finir par craquer. En effet, nos réactions de stress sont issues de mécanismes contrôlés par les parties les plus archaïques de notre cerveau et leur fonctionnement accède très difficilement à notre conscience. C’est aussi en raison de cette primitivité que nous construisons des réponses le plus souvent inadaptées aux situations rencontrées dans le travail. Car si le travail produit du stress, c’est un stress bien différent de l’époque où les premiers humains étaient exposés quotidiennement à de multiples risques vitaux.

*Sondage du cabinet Stimulus, disponible ici.

Focus : comment nommer son CV

Lors d’une campagne de recrutement, votre CV sera reçu parmi des dizaines voire parfois des centaines d’autres CV. Ce CV, généralement un fichier word ou PDF, aura été nommé lors de sa création pour respecter votre logique interne de classement sans forcément tenir compte du fait que le nom que vous lui aurez donné sera la première information que recevra votre interlocuteur lorsqu’il considèrera votre candidature. Avant même de connaître votre nom, il aura lu « CVPAPA ». Afin de garantir que la manière dont vous avez nommé votre document soit un atout plutôt qu’un handicap pour votre candidature, voici quelques règles à respecter :

  • Tout d’abord, choisissez un nom de fichier qui ne dévoile pas trop d’informations sur votre vie personnelle. Par exemple, « CVPAPA » permet au recruteur de faire des hypothèses sur qui vous a aidé à rédiger votre CV mais ne valorise pas particulièrement votre candidature. De même « CVformatrice » donne des informations sur l’étendue de votre recherche d’emploi et sur vos multiples facettes (vous avez aussi un cv « consultante » et un cv « commerciale » ?). Au final, il en ressort un premier a priori pas forcément favorable qui ne sera pas décisif mais qu’il vaut mieux éviter.
  • Ensuite, pensez à assurer le bon classement de votre CV dans le dossier adéquat chez le recruteur et sa survie aux milieux des centaines de cv reçus : un CV qui comprend le nom de son propriétaire ne pourra pas être perdu contrairement à l’anonyme « CV ». Un CV qui de plus, contient la référence du poste convoité est assuré d’atteindre sa cible : « sophie_dubois_ C04R28S », voilà un nom de CV impeccable !

Focus : recrutement et traits de personnalité

L’étude des multiples facteurs facilitant l’employabilité comme, le contexte économique, le système d’assurance chômage, l’expérience professionnelle ou les caractéristiques socio-économique des postulants ne permet pas de comprendre tout à fait les variations individuelles des durées de chômage.
Depuis quelques années, un nouveau facteur est à la mode et se fait analyser sous toutes les coutures : les traits de personnalité. Il s’agit de savoir en quoi notre personnalité impacte fortement notre employabilité, parfois bien plus que nos compétences ou notre parcours professionnels. Ces énormes études longitudinales, il s’agit souvent de suivre des cohortes de milliers de sujets pendant 50 ans, commencent à s’accorder sur un point : il existe un lien fort entre certains traits de personnalité et nos chances d’embauche.

Par exemple, Uysal et Pohlmeier (2011) ont montré que la probabilité immédiate d’être embauché lorsque l’on cherche du travail dépendait de plusieurs traits de personnalité :
– le caractère consciencieux (ponctualité, organisation, réflexion, planification, sérieux) et l’ouverture aux expériences (imagination, créativité, attrait pour l’esthétique) sont corrélés positivement avec la probabilité de décrocher un poste.
– à l’opposé, le neuroticisme (forte réactivité émotionnelle, vulnérabilité au stress, instabilité d’humeur) serait lui corrélé négativement à cette probabilité.

Ces résultats sont en cohérence avec de nombreuses études qui mettent en évidence un lien entre les durée de chômage tout au long de la vie et les traits de personnalité alors qu’il est souvent difficile de montrer un lien identique avec les capacités cognitives comme l’intelligence, la mémoire, les capacités d’apprentissage…

Pour accéder à la publication de Uysal et Pohlmeier (2011), le site de Science Direct.

Focus : l’impact des CV anonymes sur la discrimination à l’embauche

Afin de vérifier l’impact des CV anonymes sur la réduction de la discrimination à l’embauche, le CREST (Centre de Recherche en Économie et Statistique) a réalisé une évaluation auprès de Pôle Emploi en collaboration avec le Laboratoire d’action contre la pauvreté, l’École d’économie de Paris, ainsi qu’avec la Sous-direction des études et évaluations de Pôle Emploi portant sur 1008 recrutements.
Dans cette évaluation, publiée en Avril 2011, le parcours de CV anonymes était comparé à ceux de CV nominatifs. Sur les CV anonymes, le nom, le sexe, l’âge et l’adresse du candidat étaient absents. Les candidats étaient répartis en deux groupes : population potentiellement discriminées (immigrés de 1ère ou 2ème génération habitant en ZUS-CUCS) et population potentiellement non discriminées.

Les résultats obtenus ne cessent de surprendre les commentateurs de l’évaluation : non seulement le CV anonyme ne réduit pas les discriminations au recrutement mais il les augmente : en effet, les CV nominatifs des candidats potentiellement discriminés obtiennent deux fois plus d’entretiens d’embauche que les CV anonymes.

cv_anonymes

Ces résultats totalement contre-intuitifs, laissent penser que face au CV d’un candidat supposé immigré, l’évaluation des recruteurs est plus souple. Cette hypothèse émise par les chercheurs du CREST est difficilement vérifiable mais elle correspond bien à notre pratique de recruteur : on se formalisera peu qu’un informaticien né et formé en Tunisie se soit retrouvé à faire quelques petits boulots de vendeur alors qu’il est ingénieur. La potentielle discrimination à l’emploi des candidats immigrés est une bonne justification pour cette incohérence de parcours. Le même contenu dans un CV d’un candidat né et formé à Paris, de parents supposés français poserait la question d’un risque de dilettantisme…

Par ailleurs, l’évaluation du CREST met en évidence un autre phénomène peu étudié dans les critères de choix des recruteurs : une tendance marquée à recruter préférentiellement leurs semblables. Sur cet aspect, les CV anonymes jouent leurs rôles : les recruteurs masculins sélectionnent plus équitablement les femmes et les recruteurs jeunes, les séniors. C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler que la discrimination à l’embauche, même involontaire, concerne tout aussi fortement le sexe, l’âge des candidats …

Pour finir, il faut noter que cette évaluation remarquablement bien menée présente des résultats très clairs que vous pouvez découvrir en lisant le rapport publié par le CREST : http://www.crest.fr/images/CVanonym… . La seule faiblesse apparente de ce travail réside peut être dans la globalisation des chiffres, tous métiers confondus alors qu’il est fort probable que nos stéréotypes s’appliquent de manière très variables selon les fonctions.

Pour en savoir plus sur les projets de loi concernant les CV anonymes : un article du monde.

Pour en savoir plus sur la discrimination à l’embauche : la Fondation Agir Contre l’Exclusion.